Le ministère du Travail est en présence depuis la fin de semaine dernière d'une plainte officielle du Joint Negociation Panel de l'industrie sucrière, dénonçant le recours abusif à des travailleurs saisonniers dans ce secteur. Dans la conjoncture, le corps syndical invite les instances appropriées à sévir en entreprenant des poursuites selon les dispositions légales. D'autre part, une compagnie phare de cette industrie fait l'objet de vives critiques compte tenu, entre autres, du « forcing » exercé sur les employés pour exécuter des milling operation les dimanches et jours fériés.
D'emblée, dans la correspondance transmise au Permanent Secretary du ministère du Travail, les dirigeants du Joint Negotiating Panel (JNP) tiennent à préciser que ce recours abusif des travailleurs saisonniers dans l'industrie sucrière constitue une violation des articles 35 (2) de l'Employment Rights Act et 21 (2) du Sugar Industry Effiency Act. Suite aux rapports de plusieurs membres, l'aile syndicale dénonce le pourcentage de la main-d'œuvre saisonnière dans de nombreuses sociétés sucrières « grossly over » des 20 % prévus par la loi. « As you are aware according to the two laws, sugar companies are entitled to recruit only up to a ceiling of 20 % of the current workers in permanent employment. Since the implementation of the sugar sector reform, years after years the abuses of seasonal labour have been aggravated », font comprendre Serge Jauffret, Ashok Subron, Devanand Ramjuttun, Lall Dewnath et Desire Moutou du JNP.
Le corps syndical va plus loin dans ses dénonciations en rendant les officiers du ministère du Travail responsables de ces abus accentués. « The abuse has been compounded by the fact that some ex-officers of the Ministry have erroneously interpreted the law in favour of sugar companies. Some of these ex-officers are now on the payroll of employer's organisation » allèguent-ils. Les syndicalistes font remarquer qu'en 2010, le ministère du Travail avait lui-même observé que de nombreuses sociétés sucrières sont en violation de la loi et avait même menacé d'entreprendre des poursuites. « Malheureusement, le ministère pour une raison inconnue, a décidé de ne pas poursuivre les sociétés sucrières. Par conséquent, dans les années qui ont suivi, la situation s'est empirée », ajoute le JNP.
En vue d'appuyer ces allégations, le JNP indique que dans plusieurs sociétés, « in one working shift of factory workers », le nombre de travailleurs saisonniers est même supérieur à l'effectif permanent. Et, selon une enquête du syndicat menée ce mois-ci, le nombre de travailleurs saisonniers dans une des plus importantes compagnies de l'île représente 40 % de l'effectif permanent. Cette société fait l'objet d'autres dénonciations dans ce courrier : « In parallel to the breaching of the law, in some sugar companies, as is the case at …, the employer is abusing seasonal labour to undermine both the work conditions of seasonal workers and those of permanent workers. For example, seasonal workers are being called to work beyond the normal working hours specified in law », ajoutent les syndicalistes.
Le JNP affirme être en présence de « faits troublants », quant aux opérations dans cette même compagnie. Les syndicalistes avancent que certains travailleurs saisonniers ont été « called to work for two consecutive shifts of 12 hours » le samedi et le dimanche. Ils soutiennent que l'abus de main-d'œuvre saisonnière est plus prononcée dans cette entreprise étant donné que l'employeur insiste pour forcer « illégalement » les employés permanents à exécuter les milling operations les dimanches et les jours fériés.
Au vu de la tendance générale, le JNP par le biais de cette communication, a logé une plainte formelle, s'appuyant sur l'article 63 de l'Employment Rights Act. Le syndicat fait un appel au Secrétaire permanent, d'utiliser le pouvoir qui lui a été conféré en vertu de la loi, pour déterminer toute action ou poursuite appropriées contre ces compagnies.